Bienvenue, étranger.

Google est-il votre ami davantage que Bérangère Martin de 5e A ? Qu'arrive-t-il si un désespéré se jette à travers une fenêtre Windows ? Madame Bovary est-elle inscrite sur Meetic ? Vous n'êtes pas sûr d'avoir la réponse ici, mais au moins vous serez-vous posé la question. Bonne lecture !

lundi 30 août 2010

Le code a changé

L'autre jour, je n'arrivais plus à retrouver ma combinaison pseudo / mot de passe pour un site que je ne visite pas très souvent.
J'avais pourtant l'impression d'avoir mis au point un système assez efficace. Moi, chamane de l'ordre informatique, ne créant pas de nouveaux codes à tort ni à travers. Voyons :

- J'ai un mot de passe difficile pour les infos très perso (messagerie principale, sites sensibles...)
- Un autre difficile, variation sur le premier, pour certains autres sites qui n'acceptent pas les mots de passe à moins de 8 caractères (hein gmail)
- un facile pour les sites pas sensibles
- un professionnel perso (accès à mon ordi, à mes back-offices...)
- un professionnel "partagé" pour quand je dois aussi donner l'accès à d'autres (bases photos...)
- un professionnel de mon ancien boulot dont je me sers encore pour quelques trucs
- un commun avec mon fiancé pour les trucs administratifs
- un code chiffré pour ma banque en ligne

Et côté login :
- soit le login c'est l'email... Nombre d'emails (pro et perso) que j'utilise actuellement : 4 perso + 3 pros (qui arrivent tous sur la même boîte mail, mais le moyen de se souvenir avec lequel on s'est inscrit ?)
- mon pseudo de lycée
- mon pseudo d'étudiante
- mon pseudo professionnel
- et quelques autres créations que j'ai oubliées, quand ce n'est pas le site lui-même qui m'a attribué un login.

Je ne parle pas, évidemment, de tous ces sites où l'un ou l'autre vous est imposé. Je ne vous parle pas non plus des codes hors internet (carte bancaire, portes d'entrée...) qui s'y ajoutent dans notre cerveau. Non, restons à cette simple équation : moi, fille ordonnée = 10 logins à combiner avec 7 mots de passe environ. Si quelqu'un a ses cours de maths de sa jeunesse sous la main, qu'il me calcule le nombre de probabilités, mais à mon avis il fait déjà mal au crâne.

Mon père me rappelait l'autre jour qu'il existait autrefois (ou toujours ?) sur les Macs une option "trousseau". Certes. Mais, se reprit-il : "et qui a le code pour accéder au trousseau ?". Aïe.
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jeudi 26 août 2010

Ectoplasme de site

Avant de mettre des améliorations en "prod", c'est-à-dire en vrai pour ceux qui ne sont pas familiers du jargon, on passe toujours par une phase de test (sauf quand on n'est vraiment pas sérieux parce qu'on a dix-sept ans... bon, ça s'est vu).

Ces tests s'effectuent sur un site-miroir dit "preprod", où toutes les améliorations et fonctions ont été fidèlement reportées au fur et à mesure, sauf... le contenu.
 
Le contenu de ce site de test, sauf exception, est en effet uniquement constitué d'articles, diaporamas, messages etc... créés dans le but unique de tester des fonctions. Et ça provoque un effet bizarre lorsqu'on est habitué au vrai site, un peu comme de retrouver un jumeau fantôme Groseille lorsqu'on vit Lequesnois au quotidien. La structure est la même, mais plupart des contenus sont vides ; les photos ne correspondent pas aux titres ; les participants sont en nombre très réduit et s'appellent tous "test1" ou "admin" ; les articles versent dans la caricature du contenu habituel, le grand n'importe quoi, la version latine ou le vide intersidéral. On dirait Tacite sous acide.

Dans les coins, on retrouve aussi des bouts de développements pas aboutis, vestiges de changements d'avis ou d'ambitions ruinées.

Je dédie ce post au développeur qui a créé un sondage in / out qu'il a intitulé "hinne ou août ?"
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lundi 23 août 2010

La déchéance du point-virgule

Qui se souvient qu'un point d'interrogation prend un espace avant et un autre après, un point pas d'espace avant mais un après ? Quel logiciel d'édition intègre encore les espaces insécables chers à mon coeur ? Qui prend la peine d'utiliser les accents quand il écrit un mail de son iphone (ou pas, d'ailleurs) ?

Et qui n'a jamais transgressé sciemment une de ces règles pour faire tenir son titre sur une ligne / éviter que la ponctuation se retrouve seule et malheureuse à la ligne / tenir en 140 signes ?

J'avoue, &nbsp (soit "non-breakable space", soit "espace insécable" en langage machine) est l'un des premiers enchaînements HTML (qui a dit "et le dernier" ??) que j'aie maîtrisé. Un point d'exclamation collé à son titre m'oppresse et une virgule trop entourée d'espaces me fait pitié. Bref, j'aime les règles typographiques, d'un amour désuet et voué à l'échec dans notre média, si je souhaite être sincère avec moi-même.

Mais l'espèce ponctuatoire en voie de disparition qui m'émeut le plus, c'est le point-virgule. Un moment rare et subtil, le point-virgule. Une respiration dans les longues phrases, une nuance du discours. Bref : un dinosaure dans notre univers de phrases courtes, percutantes, monotâches. Une constatation déjà établie par rue89 il y a deux ans, au sujet des nouveaux usages journalistiques, mais que le web accentue drastiquement.




Tout n'est pas perdu cependant : il est un usage où le point-virgule est devenu indispensable... et c'est celui du smiley. De l'objet littéraire et vaguement précieux, le point-virgule est soudain devenu un accessoire du lol et du langage sms. Triste déchéance. Mais qui aura au moins l'avantage de préserver encore un temps sa place sur nos claviers ;-)
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vendredi 20 août 2010

Je me souviens (quelques mots sur moi)

Je me souviens.
Quand j'avais six ans, par là, mon père a un soir ramené un ordinateur portable à la maison. C'était rare à l'époque et c'était un Toshiba crème. Il n'y avait pas de souris, bien sûr. Il fallait taper des instructions doc mystérieuses pour ouvrir une session, après on se dirigeait avec les touches F et les flèches. Si on alignait un certain nombre de signes de ponctuation sur un certain nombre de lignes à la suite, on pouvait créer des formes et même des images.

Quand j'avais douze ans, je crois, j'ai lu dans Science et Vie Junior un article qui racontait la naissance et les potentialités du Web. Ca m'a fascinée, autant que l'article du mois d'après qui racontait les projets de colonisation des fonds marins par des habitations-bulles.

Quand j'avais seize ans, j'ai convaincu ma mère de prendre un abonnement club-internet. Avec ma meilleure copine de l'époque, geekette avant l'heure, on s'envoyait avec bonheur le soir des mails-fleuves. Et puis on attendait devant l'écran au son du modem qui se connectait laborieusement. Eventuellement j'essayais pour passer le temps de faire une recherche sur Altavista suite à quoi je me faisais enguirlander parce que j'occupais trop la ligne téléphonique et qu'en plus ça coûtait cher à la minute, l'internet.

Quand j'avais vingt et un ans, la bulle venait d'éclater et dans l'école de journalisme où j'étudiais, la spécialisation "internet" a été fermée, vu que ce n'était pas une voie d'avenir pour leurs étudiants.
Aujourd'hui j'y suis. Je me souviens. Et j'essaie d'imaginer.


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